L’orientation en sixième faite par des ordinateurs !
Cette semaine,
les directeurs des écoles publiques de
l’Aveyron sont conviés à
s’informer sur Affelnet 6ième,
vase
communicant entre Base élèves et
Siècle dénoncés depuis plusieurs
années par le
Collectif National de Résistance à Base
Elèves (CNRBE) et le Collectif
Aveyronnais contre Base Elèves.
Affelnet
6ième, c’est le nom d’une nouvelle
application, « passerelle » informatique,
conçue pour trier et
sélectionner automatiquement les
élèves ; elle existe aussi dans le
second degré, en fin de 3ème notamment. Dans le
premier degré, ce dispositif a
pour but officiel de faciliter le classement et l’affectation
des élèves de CM2
en 6ème.
En fait, il
s’agit d’interconnecter Base Elèves avec
le
logiciel Siècle du second degré, et au passage
des données sensibles sont à
remplir par les directeurs d’écoles :
En effet,
l’administration de l’Education Nationale assure
régulièrement qu’il «
n’y a plus rien dans Base Elèves »,
qu’on n’y entre plus
que des données anodines, alors même que les
données litigieuses retirées de la
version initiale réapparaissent dans les fichiers
parallèles créés dans son
ombre.
Si
même on ne considère que le fichier Affelnet, la
liste
des données ultra sensibles qui viennent «
enrichir » le dossier de
l’élève en
cas de demande de dérogation est éloquente :
-savoir si
l’élève souffre d’un
handicap, n’est-ce pas une
donnée sensible ?
-savoir si
l’élève nécessite une prise
en charge médicale
importante, n’est-ce pas une donnée sensible ?
-savoir si
l’élève doit suivre un
parcours
particulier, n’est-ce pas une donnée sensible ?
Alors que
jusqu’à présent, le rôle du
directeur d’école se
limitait à recueillir et transmettre les fiches de
renseignements et les
lettres justifiant les demandes de dérogation des parents,
on lui enjoint
maintenant d’interpréter ces demandes et de cocher
« la bonne case » dans le
fichier. Ainsi, en faisant passer cet acte qui peut être
lourd de conséquences
sur l’avenir de l’enfant pour un acte administratif
anodin, on lui fait
endosser la responsabilité de saisir les données
confidentielles et ô combien
sensibles concernant la santé d’un enfant ou les
ressources de ses parents, et
cela sans même que les familles en soient averties.
Le Collectif
Aveyronnais contre Base Elèves dénonce le fait
qu’une nouvelle fois, en se défaussant sur eux de
l’obligatoire information aux
familles (article 32 de la Loi Informatique et Libertés)
sans leur donner les
moyens de la dispenser, l’administration de
l’Education Nationale contraint les
directeurs d’école à se mettre dans
l’illégalité pour obéir
à ses injonctions.
Il appelle les
directeurs à refuser collectivement
d’effectuer cette nouvelle tâche qui engage
lourdement leur responsabilité
professionnelle (mais aussi personnelle, par l’utilisation de
la clé OTP), et à
continuer à utiliser les dossiers papier qui permettront aux
parents de faire
connaître leur choix quant à
l’affectation de leur enfant en 6ème .
Le dossier
Affelnet sera, entre autres, abordé lors de
la Conférence Débat , vendredi 12 avril, salle
Caylus à Saint Affrique -20h30-,
par Jérome Thorel, journaliste, et auteur aux
Editions La Découverte du
livre « Attentifs ensemble, l’injonction
au bonheur sécuritaire »
le Collectif Aveyronnais Contre Base Elèves